8.11.12

Expo Chambéry


J'expose quelques unes de mes oeuvres jusqu'au 20 décembre à Chambéry (Espace Malraux) sous l'égide de La Compagnie de la Hulotte. Il s'agit d'un travail dans la lignée de mes boîtes à cris. 
En voici quelques exemples :

Boite à cris ouf

Boite à cris louches

 Poêle à cris



 Casserole à cris monde


Carnet de Bord d’une rencontre
Compagnie de la Hulotte
Jusqu’au 20 décembre 2012
Espace Malraux
67 place François Mitterrand
Chambéry
Horaires d’ouverture
mar, jeu, ven de 13:00 à 19:00
mer de 10:00 à 19:00
sam de 10:00 à 18:00

6.11.12

Je suis plongé dans l'écriture d'une saga théâtrale intitulée "Perdus dans l'immensité". La saison 1 "Tu trembles" a fait l'objet de nombreuses lectures et parmi les pièces qui la composent celle intitulée "La mariée" a été incorporée au spectacle "Les gens qui sont là près de moi" de la Compagnie L'Art Mobile. Voici qu'une partie de la saison 2 "Eblouissement" fait l'objet d'une mise en scène de Gabriel Debray au Local dans le 11ème arrondissement de Paris. 




Aux actualités, on découpe le monde en fragments hétéroclites si bien qu’on ne sait plus comment il va.
Eblouissement est une tentative de recoudre les morceaux dans laquelle le regard sur nous-même sert de fil réparateur.


A Voir absolument !!!

Voici une des scènes du spectacle :

Un homme (H1) regarde la télévision. Une femme (F1) lui parle.

- Bouge
Cherche
Trouve
Tu envahis
Lève tes fesses
Tu es là, légume, tu consommes, tu m’emmerdes
Tu ne demandes rien, tu ne fais rien, tu ne parles de rien, tu es rien, tu es là comme une vache avachie
Tu bouffes
Tu te gaves de ces trucs en sachets plastiques qu’on trouve dans les distributeurs, tu te nourris au distributeur, une vache qui ingurgite des compléments alimentaires, tu te gaves de compléments, seulement de compléments, la gueule toujours ouverte devant le distributeur, et c’est moi le distributeur
J’ai une gueule de distributeur ? Dis-moi, regarde-moi !

- Tu bouches.

- Des compléments alimentaires qui n’alimentent pas, des coupe-faim qui ne coupent rien au contraire, plus tu ingurgites, plus le vide grandit, la gueule toujours ouverte, toujours plus ouverte
Tu n’es qu’une gueule ouverte qui ne dit rien, ne pense rien
Même pas obèse, sauf dans le crâne, tellement congestionné là-dedans le neurone noyé dans la graisse à force de regarder l’écran, asphyxié, obèse de la cervelle, mou, tout mou dedans, dehors, tout pareil
Qu’est-ce qu’on fait avec les limaces, dis-moi, qu’est-ce qu’on fait ?

- On se pousse, tu es devant, tu bouches, pousse-toi, tu m’empêches de voir, la météo, « Pagaille à Shangaï », le docu sous la mer, le débat sur la guerre
Et le film le match les actu le bêtisier l’interview la pub et la rediff
La rediff je veux voir

- Se prend pour le nombril du monde, se regarde tellement qu’il en a le vertige, ton reflet dans l’écran tout le temps,
N’as pas marre de ta gueule sur fond de carte postale, ta gueule superposée à celle de la présentatrice rouge à lèvres les yeux piscine, ta gueule ouverte qu’ingurgite tout ce qui passe, une gouttière, un tuyau, évacuation, égoût, tellement posé, grosse vache, répandu sur le tapis, un ruminant, tu es, avec cloche autour du cou mais fais même pas dong dong.

- M’énerve pas, tu insistes
Zing zing en dedans, pire qu’une corde de guitare, j’ai pas l’air, tendu je suis, très tendu, ça pourrait bien partir, fais gaffe, calme comme ça, posé comme tu dis, mais si tu savais en dedans, adrénaline en stock, haute pression, ligne électrique 10000 volts
Pousse-toi

- La couleur du ciel, t’en souviens-tu encore ?

- Qu’est-ce que j’en ai à battre ? Je suis au chaud
Là dedans, dans l’écran, y a toutes les couleurs que tu veux, des ciels rouges, des violets, des jaunes d’or, même des noirs, des noirs plein d’étoiles
Le monde entier est là, qu’est-ce que tu veux que j’aille foutre dehors ? Jamais je verrais tout ça, des baleines rue Goncourt, y en a tu crois ? Le monde entier que je te dis, que ceux qui ont tout vu, tous les trucs les mieux, ils me les montrent à moi, à moi dans mon salon, qu’est-ce que je peux rêver de plus
Avachi oui oui, je revendique, m’énerve pas
Ils disent sans arrêt, vous allez voir, continuez avec nous, ça va être top, votre journal de 20h, votre film du soir, votre émission préférée, votre jeu millionnaire
Et puis ils disent aussi : la tempête, ne sortez pas, la pluie, restez chez vous, le soleil, cancer de la peau, le gel, vous risquez de tomber, de vous casser la jambe, ne bougez pas, sécurité sécurité, chez vous, c’est bien, on veille, on a changé tous les programmes, ce soir exprès pour vous c’est la saga du rire
Moi, tu vois, c’est bon, j’écoute, j’obéis à la lettre, moi aussi je veux, je regarde et je me marre.


Bruno ALLAIN 


Depuis déjà un mois je joue cette pièce de Emmanuel Darley au Vingtième Théâtre...
Grand succès. Venez!

Extraits de presse :

…Un spectacle décapant servi par un jeu d’acteurs époustouflant à déguster comme un bon plat…
Christine Holzbauer, journaliste IC Publication
…à la fois original, enrichissant et distrayant….
Pierre François -Holybuzz-
…Vis ma vie, une comédie satirique, un clin d’œil adressé aux politiques…
La Théâtrotèque
…Nous en perdons notre latin…
Evelyne Trân  -Le Monde.fr-
…On en sort avec l’envie d’en discuter…
Micheline Rousselet -La Lettre du SNES-