25.1.18

Cri monde 5

Je poursuis mon travail sur les cri monde. Cela devient une obsession de dessiner tous ces visages qui s'imbriquent comme s'ils regardaient depuis l'intérieur d'immeubles en verre, comme si je devais composer le trombinoscope imaginaire de l'humanité entière... Certains sont précis, figés; d'autres flous, en mouvement. Voici quelques exemples récents...

Cri monde 130


cri monde 132


cri monde 133

Pour celui, ci-dessous, j'ai écrit en légende plutôt pompeuse : "IA, GAFA, réchauffement... etc... Selon certains nous sommes à l'automne de l'humanité... Oeuvrons afin que notre devenir soit un avenir..."


Cri monde 138

24.1.18

Bal à blabla à l'espace Jean Verdier

Voici un de mes textes, extrait du bal littéraire que Agnès Arnaud, Emilie Leconte et moi-même avons présenté le 21 janvier 2018 :

J'aime la nuit
J'aime l'incertitude qui advient
La nuit, je sais moins
Des choses que je pensais claires et établies deviennent floues, vacillent, se complexifient
La nuit déforme
La nuit gondole
Les objets, les idées reprennent de la souplesse
Je les modifie, les sculpte, les plie et les déplie à loisir
J'aime la nuit
Les frontières s'élargissent
Il n'y a pas ça ou ça
Il y a aussi ça et ça
Un peu des deux
Voire d'autres éléments qui viennent se mêler
La nuit est une zone grise où tout n'est pas légiféré
La nuit, je suis libre davantage
Dans la nuit règne l'indéterminé
Je choisis, je projette, j'affirme, je me trompe
J'ai le droit, la nuit, de me tromper
Le jour beaucoup moins, avez-vous remarqué?
J'aime la pluie la nuit
La lumière des réverbères s'accroche aux gouttelettes
Et la vitre du café où j'écris devient ciel étoilé
Ici dégouline la Voie Lactée
Là s'envole la constellation des larmes
Je respire et la buée de mon souffle fait apparaître une nébuleuse
J'aime la nuit car les contraires coexistent
Je suis calme, je suis agité
J'invente et je ressasse
Je rêvasse et j'angoisse
Je refais le monde, je le défais, je le refais
Le monde me défait, le monde me refait
La nuit, je parle beaucoup avec lui
D'autres nuits je n'en veux pas du monde
Qu'il foute le camp
Qu'il me laisse en paix
La nuit est une musique que j'improvise
Tu es mon contraire
Tu es mon amour
J'aime la nuit près de toi
J'aime la nuit avec toi
Mon inouïe

Bruno Allain







Résidence au lycée Chennevière-Malézieux 17-18 (4)

Dans le cadre de ma résidence et de la Nuit de la Lecture, j'ai effectué une lecture de textes écrits par des lycéens au foyer du LP Chennevière-Malézieux, le 19 janvier dernier.
Il s'agit du lieu des élèves. Venir y faire éruption déstabilise. Avant d'entamer la lecture, j'ai dû amorcer une discussion avec les lycéens sur le thème de la résidence, à savoir : qu'est-ce que le présent? qu'est-ce que vivre au présent? Cela m'a permis d'obtenir l'écoute suffisante pour que l'assistance entende ce que d'autres lycéens avaient émis comme réflexions sur ce même thème. Tout en lisant, la discussion s'est poursuivie, ce qui était riche mais a nécessité vivacité et autorité. 


"Dans mon pays, on attend la pluie si longtemps qu'elle est toujours présente."
Le présent vu par un élève de seconde CAP RCI (chaudronnerie)

Les élèves d'UPE2A (classe d’accueil de nouveaux arrivants) avaient également préparé la lecture d'un texte collectif. Il était émouvant de les voir dépasser le trac et livrer leurs préoccupations. Voici leur texte, je me suis permis de surligner un passage que je trouve particulièrement édifiant :


Le présent, c'est une action tout de suite 
Il se trouve dans le lieu où l'on parle
Le présent, ce n'est pas la même chose pour chacun
Le présent ne se déroule pas de la même manière
Le présent passe
Le présent est infini
Il s'utilise au bon moment, par exemple donner un conseil ou un ordre
On peut discuter du futur dans le présent 
Le présent c'est aussi des mauvais moments
Le présent c'est le temps de la preuve
Le présent nous touche, c'est le temps des émotions
C'est le silence dans la classe, on réfléchit
Le souvenir du passé est présent mais le présent c'est aussi oublier
Pour vivre au présent, il faut imaginer un avenir : si on se trouve dans une situation où il n'y a pas d'avenir, on ne peut pas vivre au présent 
Le présent naît en même temps que moi.

Vous trouverez d'autres articles sur la résidence en allant sur le site du lycée : LPCM