31.1.17

Bal littéraire

Le 28 janvier dernier, Agnès, Emilie, Emmanuelle et moi-même avons donné notre premier bal littéraire à la demande de Yann Moullec du CR10 (Espace Jemmapes).




Il s'agissait dans un premier temps d'arpenter les rues du 10ème arrondissement, de s'en imprégner, d'écouter ce que la ville avait "à nous dire", d'écrire nos impressions, de poursuivre jusqu'à ce que des personnages apparaissent et que naissent des histoires. Nous avons enfin construit un déroulé où la fin de chaque séquence annonce le titre de la musique à suivre... et surtout à danser.




Ça a été un vrai plaisir de créer ce bal littéraire. La succession lecture des textes et danse s'est faite tout naturellement et les spectateurs ont montré combien ils appréciaient le concept.
Je suis friand de ce type de résidence qui amène à écrire à partir du territoire. Nous n'avions que quatre jours. Etre à l'affut des étonnements que l'extérieur provoque en moi et les transcrire au plus près du ressenti est un vrai challenge. A titre d'exemple, voici ci-dessous le texte que j'ai écrit et qui ouvrait le bal :

Voie 9
Café crème
Prochain départ destination Berlin
Vent glacial sous le hall de la gare
J'attends
Quoi ? Je ne sais pas
Une femme, pantalon gris, tombe en pleurs
Une seconde la voilà centre du monde
Et la gare toute entière tourne autour d'elle
Et le ciel idem avec l'Etoile Polaire
Il y a ceux qui partent
Il y a ceux qui restent
Moi j'ouvre le journal sans le lire
Je regarde
Le carnaval des voyageurs
Des rendez-vous
Des serments
Ceux d'une heure
Ceux d'une vie
Je t'aime
Ne m'oublie pas
Ils s'enlacent
Ils s'embrassent
Ils s'entassent
Ils s'enchâssent
Et tout autour la foule à marée haute
Je ne pars pas
Je ne reste pas
Je viens souvent pourtant
Sur le quai de la gare
Humer l'air
Comme si moi aussi Varsovie Moscou Valdivostok
Rêver
Etre quelqu'un d'autre
Toujours sur un pied
Et une place première classe comme chambre à coucher
Scruter les départs
Les déchirements
Je t'aime 
Ne m'oublie pas
Les bascules
Les évidences
Vous savez au moment où tout change
On s'engage
On ne sait pas pourquoi
On se dit : ça suffit
Et on ne reste pas
On part
Avec appréhension
Avec joie
Les deux en instantané
Pas de valise pas de balise
Juste aller voir là-bas
Ou plus loin encore au delà de l'horizon
En chacun de nous, vous savez, 
Sommeille le nomade incertain que nous étions à l'aube des temps
Je t'aime ne m'oublie pas.



9.1.17

Paysages urbains

Depuis novembre 2016, "Paysages urbains" est publié sur le site publie.net dans une version revue, corrigée et augmentée de plusieurs illustrations. Il s'agit d'une déambulation à la fois dans la ville à la fois dans mes propres méandres intérieurs. C'est un grand plaisir de voir ce texte remis sur le devant de la scène. Un grand merci à Guillaume Vissac et à Roxane Lecomte.




Il existe deux présentations tout à fait passionnantes de l'ouvrage. Voici les liens :
Bonne lecture !

Nouvelle résidence à Kourou

A l'invitation du théâtre de l'Entonnoir, j'ai été en résidence pendant deux mois à Kourou en Guyane. Le travail s'est avéré intense et passionnant, ce qui explique l'absence d'articles dans ce blog sur la fin de l'année 2016. Avec le metteur en scène Ricardo Lopez Munoz et toute l'équipe, nous avons mené trois projets : une création avec deux acteurs guyanais intitulée "Vivre vite", une création avec 70 lycéens, et enfin un accompagnement de 10 jeunes gens en réinsertion.
Pour les besoins de la scénographie de "Vivre vite", je suis retourné au lycée Elie Castor où j'avais été en résidence en 2012. Avec Florent Escarnot, professeur en ébénisterie, nous avons amené les élèves de 3ème prépapro à construire des têtes en bois dont voici un aperçu.

Vivre vite, cinq têtes en angélique

Elles sont à taille humaine. Pendant le spectacle, les têtes s'animaient grâce à un mapping vidéo mis au point par Guillaume Feyler qui nous accompagnait dans cette aventure. C'est le même visage qui est projeté sur les têtes, on a pourtant le sentiment qu'il ne s'agit pas de la même personne.

Vivre vite, têtes et mapping vidéo

D'autres articles sur cette résidence suivront.
Ici le lien avec le Théâtre de l'Entonnoir
Ici les liens avec de précédentes résidences à Kourou un et deux

1.1.17

Ghislaine Dupont et Claude Verlon

Ghislaine Dupont et Claude Vernon sont les deux journalistes qui ont été assassinés au Mali, il y a trois ans. Leurs amis ont fondé une association pour lutter contre l'oubli et comprendre ce qui s'est réellement passé. Ils ont décidé de monter une exposition en sollicitant des dessinateurs et des caricaturistes. Ils m'ont fait l'honneur de me demander d'y participer. Voici ce que je leur ai proposé :

Toujours ils disent, 2016, encre, crayon et correcteur

L'oeuvre est dans la lignée de mes "cri-monde". Dans la partie blanche au-dessus de la signature, le dessin au correcteur est en blanc sur blanc. Il se devine parfaitement sur l'original mais disparaît sur la reproduction ci-dessus. 
Ma manière à moi de souligner que, même si certains oublient, ils disent toujours...
Je suis fier d'ouvrir l'année 2017 avec un tel article. Dans un monde qui se crispe, il est indispensable de prôner encore et toujours l'ouverture, l'humanisme et la générosité. Je vous invite à consulter le site des amis de Ghislaine Dupont et Claude Vernon.