Dans "S'amuse s'ennuie", troisième volet de ma saga "Perdus dans l'immensité", le personnage de l'artiste s'interroge sur son parcours, questionnement évidemment qui rejoint le mien. En voici deux extraits, fruits de mon travail sur le visage.
"… Qu’est-ce
que je cherche avec tous ces visages ? Qu’est-ce que je
cherche à figer qui est fugitif ? La singularité de chacun ?
Ou au contraire un point commun à tous et qui n’est pas défini,
voire chimérique ? Le visage humain m’interroge comme je
m’interroge moi-même. Et ce qui m’interroge, ce n’est pas
l’individu seulement, l’un puis l’autre puis l’autre encore,
déconnecté du tout. Non, au contraire, c’est l’individu en sa
qualité de faire partie du tout, en lien avec le tout, inséparable.
Peindre un visage, c’est peindre le monde. Le monde et le rapport
que ce visage entretient avec le monde. Et donc le rapport que
moi-même j’entretiens avec le monde et que je capte dans le visage
de l’autre. Peindre un visage, c’est peindre le temps qui nous
appartient, le modèle et moi, ce temps de travail ensemble que l’on
se donne mutuellement. Dit autrement, peindre un visage, c’est
peindre l’individu en ce qu’il est proie du monde, embarqué dans
la nef du monde. Tout comme moi. Là peut-être réside le point
commun. A la fois otage et acteur, à l’image du modèle et du
peintre. Ce lieu de friction me fascine. En voulant s’affranchir,
l’homme fabrique son propre enfermement dont il cherche à nouveau
à s’affranchir en fabriquant à nouveau… etc… En cette
désespérante course vers l’espoir réside la dynamique qui fait
que vivre vaut le coup. Néanmoins cet appétit demande confirmation
en permanence dans le regard de l’autre…"
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Appel |
"… Ce
qui importe, c’est le temps. Le temps de peindre le portrait. Au
départ, les gens sont mal à l’aise. D’eux-mêmes, ils ne
montrent que le visage social, le masque. Mais petit à petit, ils
oublient que je les observe, ils lâchent prise et se perdent dans
leurs pensées. Un court instant, le visage se modifie. C’est le
même pourtant. Mais la frontière derrière laquelle ils se cachent
s’efface. Quelque chose jaillit du plus profond de l’être, perce
la surface, éclabousse le regard. Toujours, je l’ai constaté,
émerge alors une figure tragique. Eblouissante. C’est cet
instant-là que je traque…"
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Visage stop |
Les 14 et 15 juin prochain, j'expose les dernières avancées de ce travail sur le visage. C'est à l'occasion des portes ouvertes des Lézarts de la Bièvre.
Foyer des jeunes travailleurs
21 rue Daubenton 75005 Paris
Le samedi 14 juin de 14h à 18h
Le dimanche 15 juin de 14h à 20h
D'autre part, le samedi 14 juin à 11h, je donne RV au bassin du Parc Kellermann, 75013 Paris, où sont érigées en permanence trois de mes sculptures. Je vous les ferai découvrir…
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Nom prénom adresse |
Au plaisir de vous voir.
Bruno Allain
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Visage rapide |