7.11.15

Résidence à Kourou

J'ai passé le mois d'octobre à Kourou en Guyane à l'invitation du Théâtre de l'Entonnoir. Ma mission : créer la scénographie du spectacle "Les fils d'Ariane" joué par une centaine de lycéens et de jeunes de quartiers défavorisés dans une mise en scène de Ricardo Lopez Munoz et Magali Leris. Avec des élèves du lycée professionnel Elie Castor, leur professeur Denis Lepan et le régisseur Fabrice Lenouvel, nous avons construit un "Minotaure" de 5 mètres de haut, monté sur une remorque à bateau pour qu'il soit aisément maniable par deux ou trois personnes. Les dreadlocks de la bête sont composés de plus de 2000 bouteilles plastiques. Son museau a été réalisé en placage de bois exotiques. Sur scène, des yeux au bout de perches complètent le visage. 


Le Minotaure inachevé en voyage dans Kourou

Toujours en promenade

Me voilà en formateur menuiserie...

Le Minotaure couché en construction

Dans le ventre de la bête


Avec d'autres élèves et leur enseignant Paul Payet, nous avons réalisé des oiseaux de 2 mètres d'envergure qui sont fixés eux aussi au bout de longues perches et qui accompagnent le Minotaure. Icare, quant à lui, interprété par un lycéen, possède des ailes d'une envergure de 4 mètres. 

Premier vol

D'autres élèves encore, notamment de la classe ULIS de Béatrice Fillon, ont élaboré des masques hurlants. Bref il s'agit de tout un dispositif avec lequel les jeunes répètent aujourd'hui. Le spectacle se déroulera les 20 et 21 novembre au Centre Culturel de Kourou.

Exemple de masque (posé sur un établi)


J'ai ensuite fait écrire les élèves en adaptant le mythe du labyrinthe à leur quotidien d'aujourd'hui. Il y a des textes renversants. Pendant les vacances scolaires, plus de soixante jeunes sont venus tous les jours travailler avec nous pour l'élaboration du spectacle. Le travail en équipe (sans oublier Anne Meyer, la chorégraphe) a été un vrai bonheur. Un clin d'oeil à Isabelle et Jean-Luc.

Bas relief en répétition

Il y a trois ans, j'étais venu dans ce même lycée Elie Castor pour une une résidence intitulée "Le Cri de l'encre". Entre autre réalisation, nous avions construit un totem de 5,50 mètres avec des élèves CAP ébénisterie. Le rectorat de Guyane avait tenu à ce qu'il soit exposé à Cayenne. Le lycée a réclamé qu'il revienne. Il trône à nouveau dans la cour. Quelques enseignants m'ont dit inciter certains élèves à aller crier dans le totem quand ils sont trop turbulents...

Le totem au lycée Elie Castor en octobre 2015

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