31.10.17

Exposition au PARI... à Tarbes

Depuis le 24 octobre, j'expose au PARI à Tarbes à la demande de Yves Chenevoy. Sa compagnie y est en résidence pour créer Pacamambo de Wajdi Mouawad. Je le remercie de son initiative. Je remercie aussi Béatrice Merlet qui s'est occupée de l'accrochage avec intelligence et sensibilité. Voici quelques photos de l'exposition.

Entrée vers la première salle

Détails de la première salle

Arrivée dans la deuxième salle

Mis en scène de la poêle à cris, de la valise à cris et de l'histoire de l'humanité par 1mx3m

Insomnie et Visage 3 jambes

28.10.17

Résidence au lycée Chennevière-Malézieux 17-18 (3)


Dans le cadre de ma résidence au lycée Chennevière-Malézieux, je poursuis ma pêche au présent en interrogeant les élèves dans la cour, à l'entrée, entre deux portes... Une fois la surprise passée, voire la méfiance, une fois les premières évidences évoquées, je suis étonné de la rapidité et de la qualité de leurs réactions. Voici un deuxième train de pensées sur le présent que j'ai collectées avant les vacances de la Toussaint.

Ne pas avoir de regret.
Si on veut quelque chose, y aller.
En vacances, on vit plus le présent. On fait davantage ce dont on a envie. On fait des trucs qu'on découvre. Le présent, c'est découvrir.
Le présent c'est quelque chose qui passe
Le présent c'est l'action, c'est là que tout se passe. 
Il peut y avoir une action au passé, c'est un souvenir, une histoire.
On ne peut pas saisir le présent.
On n'a qu'une seule vie.
On ne peut pas vivre le présent. Rien que le fait d'y penser, il est déjà passé. Il est toujours trop tard.
Quand je parle, c'est au présent. Quand je respire, c'est au présent.
Respirer c'est intemporel.
S'afficher, ce n'est pas bien. Pour personne. Ni pour celui qui s'affiche, ni pour celui qui regarde. C'est exposer sa vie privée. C'est dérangeant.
Moi, sur facebook, je relaie des infos de foot. C'est tout.
Les seuls moments de vie au présent, ce sont les impulsions. Pour vivre normalement il faut réfléchir. Ce n'est plus vivre au présent. Le regard de l'autre pousse à réfléchir. On réfléchit aux risques avant quelque chose. Les lois, ça évite qu'on vive sous les impulsions.
Le présent, c'est tout ce que l'on fait pour préparer le futur.
Le présent, c'est une circonstance. Par exemple, je suis en permanence parce que j'étais en retard. Le présent, je me trouve brusquement dedans. Dans ce sens, le présent, c'est l'imprévu. Presque.
Oui profiter du moment présent mais avoir un petit temps d'avance. On ne sait pas ce que le futur nous réserve, il faut prévoir. Le futur, pour moi, on peut le changer. Il y a plein de paramètres qu'on peut modifier.
Le présent, c'est que le monde part en couille. Regardez le type de Las Vegas. Et c'est partout pareil.
Le présent, c'est s'intéresser au monde, pas seulement par la télé, internet et tout ça, mais aussi par les voyages...
Vivre au présent, c'est ressentir la vie.
Vivre au présent, c'est ne pas rêver.
Vivre au présent, c'est ne pas être en hauteur.
Vivre au présent, c'est vivre tout ce qui se passe.
Vivre au présent, c'est rester soi-même.
Si on pense tout le temps, on devient fou.
Vivre au présent, c'est réfléchir avant d'agir. C'est aussi agir. C'est les deux.
Le présent, c'est aujourd'hui.
S'il n'y a pas de futur, on est mort. Le présent, c'est la preuve de la vie.
Vivre au présent, c'est faire les bons choix.
Le présent, c'est être là. On fait l'appel, je dis : présent.

Vous trouverez le premier train sur le présent en remontant ce blog de trois articles...
Le site du lycée : www.lpcm12.fr/



23.10.17

Résidence au lycée Chennevière-Malézieux 17-18 (2)

Au lycée Chennevière-Malézieux, il y a deux classes d'accueil. L'une d'elle nommée UPE2A NSA est composée de jeunes n'ayant jamais été à l'école. Ils parlent en français avec difficulté. Pour la plupart d'entre eux, la langue d'origine est le Soninke. Bonjour se dit "a nwou jom" et se traduit littéralement par "ta nuit a-t-elle été sans danger ?"... Avec leur professeure, Solène Lalfert, nous leur proposons d'écrire un texte collectif sur là-bas, ici, et eux là-dedans... Voici leur production :

Il y a toute l'Afrique, là-bas, à Warabaplasson,
Les animaux : lions, crocodiles, serpents...
Le stade de foot.
A Bandiougoula,
Les maisons en béton sont rouges.
Il y a un château d'eau.
A Wainkanou, des jardins associatifs : salades, carottes, tomates...
A Paris,
On est allé à la piscine avec le lycée.
Il y a 3m40 de fond.
Le métro oh !
La ville tellement grande.
Je l'ai vue. Je suis content.
Ici c'est bien.
C'est difficile d'être séparé de la famille mais c'est l'avenir pour nous.
Jusqu'à la mort.


Sortie au bois de Vincennes


Dans le cadre de cette même résidence sur le thème du présent, je passe souvent en permanence où je discute avec les élèves. Le 28 septembre, il y a J- affalé sur une table. Il s'est fait exclure de cours, il ne veut pas travailler, juste sortir du lycée. Comment le convaincre? Un ouvrier en pleine action de l'autre côté de la baie vitrée m'en donne l'occasion. 


Depuis la permanence, les travaux se terminent...


Saisissons le présent. Je parlemente. Finalement, J- dicte, je note.

- Tranquille tranquille... Pousse, ouais... merde, fais chier !
Ça résonne dans le trou.
- Surtout ne bouge pas ! De là, je n'arrive pas à le chopper.
Chaussures de sécurité, pantalon gris, taille dénudée, le cul en l'air vers le haut. Tout le reste du corps jusqu'aux hanches disparaît dans le trou.
Il plie les jambes. Ses pieds touchent ses fesses. On se demande s'il ne va pas tomber. Qu'est-ce qu'il fait ?
- Laisse une longueur d'un mètre et on n'en parle plus.
Il est dans une cour intérieure, sorte de terrasse. Il y a un arbre tout mort, peu de feuilles.
Il répète : "Fais chier, merde!"
Il ressort du trou KO. Il a la tête toute rouge. Il reprend son souffle.
- Arrête tes conneries, dit-il à genoux.

Le site du lycée : www.lpcm12.fr/

10.10.17

Tu marches

Le Collectif Je, Lucas Barbier et moi-même, continuons à créer textes et musiques et à jouer notre concert intitulé Ce qui nous pousse. Voici notre dernier titre enregistré : Tu marches.
Il s'agit d'un support vidéo "sur le fil" en vue d'une écoute aussi libre que possible. Les commentaires sont bienvenus...




Lien vers le clip Ce qui me pousse

2.10.17

Résidence au lycée Chennevière-Malézieux 17-18


ça pousse...

En 2014-2015, lors de ma première résidence, le lycée Chennevière-Malézieux était en démolition. Aujourd'hui les travaux de reconstruction sont presque terminés et me voilà à nouveau en résidence dans l'établissement grâce au soutien de la DRAC Ile de France, le Rectorat de Paris, la Fondation du Crédit Mutuel, avec l'aide du CRTH-Acte21 et l'oeil bienveillant des EAT (Ecrivains Associés du théâtre).


rectangle rouge


Le thème : Qu'est-ce que le présent ? Qu'est-ce que vivre au présent ? 
Depuis mon arrivée, j'interroge les lycéens. Ci-dessous quelques réflexions qui dépassent le simple Carpe Diem :

- Présent et présence, ce n'est pas pareil. Au téléphone portable, suis-je au présent, suis-je présent ?
- Dès qu'on parle du présent, c'est le passé. Vaut mieux ne pas penser...
- Paris, c'est un gros ballon de stress. Personne ne dit bonjour. Le présent, c'est mieux quand il y a des échanges. On peut dire : le présent, c'est l'échange.
- Le présent est une machine à transformation, il se transforme en passé. Le présent, ce sont des déchets.
- Le présent, il y en a plein. Ici ou ailleurs, il se passe d'autres choses.
- Vivre au présent, c'est oublier ce qui s'est passé et regarder vers le futur. J'ai des archives personnelles dans ma tête. Il y a des trucs qu'on peut oublier : par exemple, quelqu'un qui t'a fait du mal.
- Là on est dans le présent. C'est une frontière. Elle change. Il y a des choses qui évoluent.
- Le présent, ça dépend du mouvement, ça dépend de ce en quoi on croit.
- Le présent c'est avoir faim.
- Moi je suis perdu. Il y a tellement de choses à faire.

Ce matin, saynète dans la cour. L'un écoute de la musique avec ses écouteurs. 
L'autre : - Il ne connaît pas les paroles. Pour lui ça vient du futur.
Un troisième : - Mais la musique est enregistrée, donc c'est du passé...


Camion à l'entrée
Ci-dessous les articles sur l'ancienne résidence :
Ici et ... etc... il faut remonter aux années 14-15...

Le site du lycée : www.lpcm12.fr/


22.9.17

Malévoz 4

La résidence à Malévoz est terminée et je suis de retour sur Paris. L'accueil de Iris, Marianne et Gabriel fut chaleureux, idéal. Je recommande aux artistes qui me lisent de poser leur candidature pour une telle résidence. Je suis parvenu à terminer L'histoire de l'humanité par 1m x 3m, le grand cri monde que j'avais en projet. Le voici en petit format.


L'histoire de l'humanité par 1m x 3m




Il se compose en quatre parties :
le glacier a disparu,
la tentation de Babel,
oubli ?
l'éloge de la diversité.

Ceux qui sont venus à la restitution ont parcouru la toile du regard pendant un long moment : il y a beaucoup à voir, à lire, à déduire... Par exemple :

Le progrès doit permettre à chacun d'acquérir davantage d'autonomie. 
En invoquant le progrès, l'entreprise cherche la fidélité de ses clients, et donc la dépendance. 
Cette duperie sur le progrès désenchante.


L'histoire de l'humanité par 1m x 3m, détail
Ou encore :

Blanc
Blanc comme neige
C'est-à-dire surexposé
En lumière, en apparence
Comme sur un plateau télé
A force de transparence tout est caché
L'ombre m'intéresse davantage
Elle révèle le relief
Et le relief est l'expression du singulier
Chaque montagne a son nom


L'histoire de l'humanité par 1m x 3m, détail 

Il existe aussi un lexique permettant de décrypter les visages.


Esquisse de lexique

Il était intéressant d'observer le public et de constater qu'il devinait dans l'oeuvre finale le chemin parcouru depuis les premières esquisses, elles-mêmes exposées dans une autre salle...


Trio vertical, esquisse des visages en relief


J'ai poursuivi ce travail par une dernière toile. Continuer à affiner le langage des visages, tel est mon objectif.


Cri monde swing

11.9.17

Malévoz 3

La restitution de ma résidence est prévue vendredi prochain. Pour ceux qui passeraient vers le Lac Léman et le Valais. C'est à Monthey au Quartier Culturel de Malévoz...

9.9.17

Malévoz 2

Déjà trois semaines de résidence au Quartier culturel de Malévoz en Suisse. Le temps est à la fois figé, à la fois accéléré, tant je suis plongé dans le projet que je me suis fixé. La montagne a une présence. C'est sans doute pour cela que j'ai marché dans les pierriers à plusieurs reprises. Au col de Sanetsch ou au pied du Grand Chevalard, les glaciers ont disparu. La roche blanche est érodée, sillonnée de cannelures et parsemée de trous où parfois pousse la végétation de haute montagne. De toutes ces observations, j'ai tiré des croquis, travail préparatoire qui s'insinue dans le grand cri monde que j'ai entrepris. En voici quelques-uns :

Le glacier a disparu 4

Au-dessus du Sanetsch

Etude de plissement

Et toujours la recherche sur les cri monde :

Cri monde 121
 Répercutions sur l'oeuvre en cours composée de quatre toiles 30F :

Grand cri monde, détail 1

Grand cri monde, détail 2

22.8.17

Malévoz 1

Depuis le 21 août, je suis en résidence à Malévoz Quartier Culturel, dans le Valais suisse, en amont du Lac Léman. Le projet que j'ai proposé entre dans ma série des Cri-Monde. En voici deux esquisses. La première est un détail de motifs à décliner.

Diversité et métissage

La deuxième est un aperçu de l'oeuvre finale, grand tableau de 3mx1m...


projet grand Cri Monde


Depuis la formulation de ce projet, il y a plus de six mois, mon univers a évolué bien sûr. Il est probable que je m'inspire aussi de l'aquarelle ci-dessous réalisée cet été.


Visage envisage

Enfin l'horizon ici est chahuté par des montagnes aux formes acérées. C'est grandiose et rejaillira sur le travail d'une manière ou d'une autre... 
Merci à Iris et Marianne pour leur accueil.

3.7.17

Sculpture acier

Voici la dernière née de mes sculptures en métal.
La tête mesure 80 x 50 x 60 cms. On me dit parfois que les visages que je crée me ressemble comme si sans en avoir conscience je me représentais moi-même. C'est la raison du titre que je lui ai donnée : Miroir.


Miroir (trois quart)


Miroir (profil)


Miroir (face)

2.7.17

Visages montages

Depuis plusieurs années, j'explore une autre manière de travailler sur le visage : le montage en relief d'éléments disparates, certains sont dessinés ou peints, d'autres proviennent de collages, d'autres encore utilisent le détournement d'objets récupérés. Il y en a quelques uns dans ce blog au gré des articles. En voici une sélection uniquement sur le sujet.


C'est fini 1


Egérie


Il est temps de changer


Mèche folle


C'est fini 2


Moi sauvage 2


Nez jaune


Rire III


Survoltage


Vieille branche




Vivre vite en Avignon

En décembre dernier, nous avons créé le spectacle "Vivre vite" avec Ricardo Lopez Munoz, metteur en scène, et le théâtre de l'Entonnoir. C'était à Kourou en Guyane. Aujourd'hui, la pièce se joue au festival d'Avignon 2017 à la Chapelle du Verbe Incarné.
A la création, outre les deux acteurs Emmelyne Octavie et Yokiendy Siffrard, toute l'équipe agissait "sur" scène lors des monologues pendant lesquels le public met des casques audio. Les comédiens avaient une trame mais pas de texte précisément établi. Guillaume Feyler construisait l'univers sonore et la musique, Mickael Creusy faisait la régie, Ricardo recomposait la vidéo et moi j'improvisais des textes qui s'affichaient sur l'écran en regard des monologues, le tout en direct. Le caractère performatif du spectacle était un passionnant challenge et un vrai plaisir. Malheureusement pour des raisons techniques et financières, cette singularité n'a pu être maintenue en Avignon et les interventions multiformes ont été enregistrées. Il n'empêche que le spectacle parle en profondeur de la Guyane et de la manière dont les habitants la ressentent. Allez voir. Vous saisirez avec davantage d'acuité les récents événements qui ont ébranlé le territoire...
Article précédent sur ma résidence à Kourou ici


15h25, du 7 au 30 juillet, Chapelle du Verbe Incarné, 21G rue des Lices, Avignon

9.6.17

Sculptures Parc Kellermann

Depuis quatre ans, trois de mes sculptures sont installées dans le bassin du Parc Kellermann à la Poterne des Peupliers, Paris 13è. Hier, j'ai chaussé des cuissardes de jardinier et je les ai inspectées. Elles vont bien comme en témoignent les photos ci-dessous. 

La Parole


Le Cri


Le murmure


Le bassin grouille de vie : carpes de taille respectable, alevins en nombre, insectes aquatiques, poules d'eau, canards... Voilà aussi qui attire de temps à autre une aigrette ou un héron, m'a t-on dit, et les sculptures leurs servent de perchoirs. Les barres verticales plient et se balancent, comme sous l'effet d'un vent fort, ce qui est voulu et anime les visages. On a alors l'impression que les sculptures parlent. Cependant les deux espèces sont lourdes et au moment du décollage l'impulsion qu'elles donnent courbe encore davantage les supports. Je voulais m'assurer que rien n'était déformé. 



Une libellule sur la lèvre supérieure du Cri

Vue d'ensemble

Le lieu est situé au pied du périphérique. On se dit en regardant le plan de Paris que le bruit doit y être infernal et l'atmosphère irrespirable. C'est tout le contraire. Les gens du quartier ne s'y trompent pas. Le Parc Kellermann est un havre de paix où il fait bon déambuler, lire sur un banc ou simplement réfléchir au temps qui passe.

3.6.17

Résidence à La Valette

Je reviens tout juste d'une résidence au collège Alphonse Daudet de La Valette dans le Var. J'ai travaillé avec les élèves autour du monstre et du voyage, en clin d'oeil à Ulysse. Par ailleurs, le principal, Monsieur Gérard Leca, m'a proposé comme support des rouleaux de toile de 3 mètres par 60 centimètres, faciles à suspendre, et m'a dit : il y a un mur tout blanc au collège, vous pourriez faire quelque chose avec ça ? Format inhabituel, commande inattendue, je me devais de relever le défi. Questionner les collégiens et les enseignants, tel a été le but que je me suis fixé. Ci-dessous quelques esquisses : 

Quatre visages

Cri orange

Cri rouge

Cri trois couleurs


La première acrylique effectuée "grandeur nature", c'est le cri noir et jaune. Les réactions ont été immédiates. Dès le lundi, le professeur d'arts plastiques a emmené chacune de ses classes devant le visage et a demandé aux élèves de faire analyses et commentaires. 
Puis j'ai continué. Voici ces acryliques les unes à côté des autres, suspendues ainsi provisoirement. 
Il y a besoin de davantage d'espace entre chacune. Elles seront accrochées à leur place définitive durant l'été. Je vous laisse les découvrir.